Pour cette raison, la tranche de 108 000 habitants prise en compte en 1986 a été relevée à 125 000, y compris dans le principe de représentation des Français hors de France. Les critères de délimitation ont été redéfinis, en concordance avec la loi. Décriée par l'opposition de droite, qui considère qu'elle risque de réduire son propre nombre de sièges, elle est considérée, lorsque Jacques Chirac forme son gouvernement en 1986, comme une des réformes principales à mener, aux côtés des privatisations des entreprises publiques et la dérégulation. Afin de veiller aux intérêts de l'UDF, Jean-Claude Gaudin crée une commission interne au parti pour veiller sur le redécoupage. Se basant sur l'avis du Conseil d’État, plus haute juridiction administrative, le président Mitterrand annonce le 2 octobre refuser de signer l'ordonnance du redécoupage, contraignant le gouvernement à transformer le texte en un projet de loi. Ainsi, jusqu'au recensement de 1975, la population était en forte croissance dans les banlieues, secondairement le long de la côte méditerranéenne. 238 circonscriptions ne sont pas concernées par le redécoupage ou le remodelage, elle conservent donc leurs limites actuelles. En juillet 2008, le gouvernement lance le projet de redécoupage électoral, le Premier ministre François Fillon recevant les représentants des formations politiques représentées au Parlement et un projet de loi devant être présenté au Conseil des ministres le 24 septembre[11]. Pour cette raison, les circonscriptions les plus peuplées sont maintenant en majorité à droite. De très nombreuses communes urbaines sont divisées (81 contre 43 en 1958), dans des proportions que n'explique pas seule leur population[3], et 26 communes le sont en trois parties, dont certaines qui auraient pu former une circonscription à elles seules, comme Pau ou Perpignan[5]. En-dehors de ces deux zones, Pasqua travaille en indépendance des partis et du chef du gouvernement, en déléguant le travail à son conseiller Alain Marleix. Il est utilisé sans aucune modification pour les élections de 1988, 1993, 1997, 2002 et 2007. Le conseiller de François Mitterrand Michel Charasse affirme que le « découpage n'est ni abominable ni scandaleux, mais il est fortement avantageux pour la droite. Comme pour les découpages précédents, les 577 sièges de l'Assemblée nationale issus du redécoupage de 19861, sont répartis entre les départements métropolitains et d'outre-mer et les collectivités d'outre-mer proportionnellement à leur population. Celle-ci a consacré 23 séances, dans le délai de deux mois qui lui était imparti, pour donner son avis avant de se réunir à nouveau pour statuer sur sept départements ; ces deux avis ont été intégralement publiés au Journal Officiel. Pour l'ancien secrétaire du Parti socialiste aux élections, Bruno Le Roux, le projet présenté par Alain Marleix est « scandaleux ». Les responsables de l'opposition socialiste affirment, sans toutefois publier le détail de leurs chiffres, qu'il faudra que la gauche fasse à l'avenir 51,3 % pour avoir une majorité à l’Assemblée nationale, alors qu'avec 48,7 % des suffrages, la droite obtiendra une majorité[15]. La première correspond à la répartition du nombre de sièges de député par département, la seconde à la délimitation des circonscriptions. Selon ces dernières données destinées à servir d'étalon démographique, 18 départements ou collectivités d'outre-mer sont sous-représentés et doivent gagner au moins un siège, dont 3 doivent en gagner deux. Dans une décision du 8 janvier 2009, le Conseil constitutionnel a annulé deux dispositions de la loi autorisant le nouveau découpage : il a ainsi exigé que le redécoupage soit conduit « sur des bases essentiellement démographiques »[19],[20], tandis que le Gouvernement prévoyait des décisions « en fonction notamment de l’évolution respective de la population et des électeurs inscrits sur les listes électorales », qui lui laissait une large marge d’appréciation. La variation divergente de population entre départements a abouti à ce que par exemple trois habitants de Saône-et-Loire équivalent à cinq de La Réunion ; ou encore que trois de la Moselle ont le poids de quatre de la Haute-Garonne ; etc. 1 L e découpage électoral des circonscriptions législatives se compose de deux phases. La proportionnelle permet aux centristes d'exister politiquement à l'Assemblée nationale, mais ils ne pèsent pas assez face à la coalition au pouvoir pour s'opposer. Il remarque que le seuil permettant à la gauche de gagner la majorité absolue des sièges est tombé de 52% des voix avec le découpage de 1958 à 48,5% des voix avec celui-ci, mais que le découpage de 1986 devrait priver la gauche d'une soixantaine de sièges[1]. Ce nouveau redécoupage devait être achevé avant les élections législatives de 2012.