Territorial Construction and Ethnicities, Les nouvelles provinces de la République Démocratique du Congo : construction territoriale et ethnicités, Rapports à l'espace et formes d'engagement : ancrage, attachement, territorialisation + Varia, Jouer avec les règles en situations autoritaires. Lectures croisées depuis le Cameroun et l'Ethiopie + Varia, Crises et mutations contemporaines : approches géopolitiques et géoéconomiques + Varia, Frontières de guerre, frontières de paix : nouvelles explorations des espaces et temporalités des conflits + Varia, Dix ans de l’Espace politique. Depuis 1998, le Cameroun est constitué de 58 départements. SAINT MOULIN L. de, collab. Veuillez consulter la liste de tous les départements du Cameroun, ainsi que la liste des régions, avec leur chef-lieu. 4 Outre le français, langue officielle, et les 4 langues dites nationales (lingala, swahili, kikongo ya leta et tshiluba), les Congolais parlent 210 langues autochtones (aux multiples variétés dialectales). PRESIDENCE DE LA RDC, 2006, Constitution de la République Démocratique du Congo. La ville majeure est Kikwit, longtemps pépinière d’intellectuels, qui redevient chef-lieu de province aux dépens de Bandundu (ville) ; du coup celle-ci revendique un rôle similaire dans le Maï-Ndombe limitrophe. Bien que consacrées par la Constitution dite de Luluabourg (1964), elles n’auront guère eu, au demeurant, le loisir d’exister. Dallas, Tex. A l’évidence, l’ethnie est ici fort présente, et coriace. Paris, CNED-SEDES, p. 83-107, BRUNEAU J.-C., SIMON T., 1991, « Zaïre, l’espace écartelé ». Le redécoupage n’a donc pas été influencé par le poids démographique, encore moins par la fonctionnalité des espaces ou leur viabilité économique, fort disparates7En revanche l’architecture des anciens districts résultait déjà d’une logique identitaire, entérinée, consolidée, voire forgée en partie par le pouvoir colonial. MICHEL T., 2009, Katanga Business (film documentaire). Bâtie surtout en territoire teke, elle a mêlé de longue date en un vrai syncrétisme les divers peuples du pays – même si les « originaires » des régions limitrophes (les Kongo surtout, les Yaka, et d’autres) y restent sans doute majoritaires. Ces derniers englobent la multitude des chefferies, agglutinées pour les plus petites, retaillées quand elles semblent trop vastes, voire (assez souvent) assimilées telles quelles à des secteurs, mais toutes solidement amarrées à la nouvelle grille administrative.
Bien plus tard, au XVème siècle, l’Afrique centrale s’ordonnait selon une partition de type écologique. Un début de réponse réside peut-être dans les modèles d’inspiration « ethno-fédérale » d’ores et déjà mis en place par de vastes États tels le Nigeria ou l’Ethiopie, ou moins ouvertement l’Afrique du Sud, et qui tâchent d’y fonctionner, faute apparemment de solutions plus crédibles. Mais elle fut aussi le pivot du système mobutiste, d’où ses rapports ambigus avec l’actuel pouvoir d’État, comme avec les gens de l’Est (swahiliphones) censés être ses soutiens, et dont le poids relatif s’est ici accru. Carte n° 2 : 1963 – « Provincettes » de la République Démocratique du Congo. Cette identité kinoise (appuyée sur l’usage du lingala) fait que la capitale échappe assez largement au schéma ethnocentrique. Zaïre-Afrique, n° 261, p. 29-54. Et puis, par-delà les faits linguistiques, les systèmes socioculturels ont de vraies affinités, les nuances tenant plutôt à la structure, bien vivante, des filiations (patri- ou matrilinéaires), et à la forme segmentaire ou étatique des sociétés d’autrefois. Une mouvance occidentale, globalement lingalaphone (et kikongophone) reste orientée vers Kinshasa et l’Atlantique ; une mouvance orientale, axée sur les hautes terres, swahiliphone, et presque sans lien avec la capitale, est tournée vers l’océan Indien ; et une mouvance méridionale, l’espace katangais, swahiliphone encore, est tournée vers l’Afrique australe.
23Considérons les provincettes dans leur ensemble : leur superficie (Kinshasa et Kasaï-Oriental exclus) ne varie que du simple au double, mais le rapport atteint un à huit pour leur population [tableau n°1]. Le nouveau nom, délibérément ethnique, de la province évoque l’antique royaume du Kongo ; Joseph Kasavubu l’avait brandi déjà en 1960 pour revendiquer un État autonome, avant de devenir président de la République. On le voit, la logique de l’émiettement territorial n’est que partiellement enrayée, face aux aspirations identitaires. Cet article répertorie les subdivisions de la République démocratique du Congo .
D’ailleurs, ne nous y trompons pas : en dépit (ou à cause) de la guerre, les Congolais, et pas seulement ceux des villes, se perçoivent plus que jamais comme les citoyens d’un même pays.
1Pour qui aborde le thème de l’État en Afrique, le cas de la République Démocratique du Congo1 ne peut guère être éludé, du fait de l’importance du pays, des déchirements qu’il a connus, de la reconstruction politique qu’il entreprend. En attendant coexistent les 11 grandes provinces, toujours en place, et les 26 petites, en gestation, dans une incertitude porteuse de conflits. Alliances mouvantes et conflits extraterritoriaux en Afrique centrale.